1. Faculté d'Architecture La Cambre Horta

SIP.23 - Overview des workshops

Ecoles troubles - programme transversal

Coordination: Sophie Dars

Ce programme transversal se veut continuer les réflexions qui ont été menées lors des AG extraordinaires d’octobre et dans les différents cours transformés en espaces de débats autour de l’avenir de notre enseignement. En effet nous ne sommes pas seuls dans les remises en questions de fond du fonctionnement des écoles d’architecture, et à se demander à quel futur les architectes sont formés.

« Nous vivons dans une époque de crises » nous assaille dans les magazines, les expositions, les notes de concours. Sans ignorer les complexités évidentes d’une période qui apparait comme charnière nécessaire, dans laquelle des idéaux sociétaux, économiques, environnementaux et géopolitiques s’affrontent, comment éviter la paralysie, la culpabilité incapacitante que ces complexités peuvent susciter ? Comment garder confiance dans le projet, dans l’architecture comme une discipline de la mise en forme et de la proposition, qui pourrait se déployer au- delà de la simple construction de bâtiments ? Comment utiliser nos outils, nos formes et nos pratiques, comment peut-être les subvertir ou les adapter pour accompagner ou même provoquer le changement, le glissement culturel dont nous savons tous avoir besoin ?
Au travers de courtes conférences, de discussions, et de travail partagé, ECOLES TROUBLES propose une réflexion collective sur comment habiter ce trouble qui n’a de cesse de se rappeler à nous à la une des journaux et dans nos vies quotidiennes. Ce trouble que nous prenons comme un prisme au travers duquel questionner l’enseignement et l’école (« chères écoles ») ; des précédents architecturaux et artistiques qui pourraient retrouver une pertinence contemporaine (« chers grands-parents ») ; et des perspectives contemporaines et des nouvelles formes de pratiques architecturales (« cher.e.s futur.e.s architectes »).
Nous proposons de faire de la SIP un moment de débats, de controverse adressé à tou·te·s nos étudiant·e·s, à tous les membres de notre faculté, à d’autres facultés, à d’autres institutions ... Lundi, mardi et mercredi soir, la semaine sera ponctuée par 3 tables rondes, ouvertes à toutes et tous. chacune articulée autour d’un des trois sujets.

« Chers grands-parents » souhaite invoquer clles et ceux avaient déjà senti le loup, et ce dès les années 1960. De quelles histoires de l’architecture et de quelles figures tutélaires avons-nous besoin pour restructurer la pratique contemporaine ? Faut-il remplacer les totems du modernisme et de la Renaissance ? Avec quelles pratiques ou attitudes à redécouvrir pourrons-nous les nuancer ? Que peut-on apprendre des crises passées, des propositions architecturales radicales qu’elles ont engendrées ?
« Cher.e.s futur.e.s architectes » questionne le dilemme de la « pratique » et de son implosion. L’architecte n’est pas (qu’)un constructeur. Comment élargir le spectre de la pratique de l’architecture et imaginer les multiples devenirs de la profession ? L’architecture est un bien public. Faut-il sortir du modèle de l’agence d’architecture comme entreprise à but lucratif, et de l’architecte comme auteur individuel ? Comment imaginer des pratiques et des modes d’organisation autres, collectifs, réaffirmant l’architecture comme un bien commun ? Enfin, dans ce contexte pétri de tensions, l’architecte doit-il savoir dire non et agir comme penseur éthique ?
« Chère(s) école(s) » adresse la façon dont ce dilemme se manifeste dans les écoles d’architecture. Celle-ci accueillent de plus en plus d’étudiant.es alors même qu’il est de notoriété publique que l’art de construire est un des secteurs les plus polluants, les plus énergivores et violents. Devant cette ambiguïté, quelle école d’architecture, et pour y enseigner quels savoirs? Du dessin au dessein, comment enseigner le projet différemment ? Peut-on enseigner l’engagement intellectuel, politique, sociétal, la capacité d’action ? Faut-il repolitiser l’architecture, par opposition à une pratique autonome de la discipline, supposément séparée des vicissitudes du monde ? Quelle nouvelles consciences et literacies sont nécessaires à la pratique contemporaine de l’architecture ?

La démarche ECOLES TROUBLES se veut itinérante et mobilisante.
Itinérante car une grande semaine de réflexion similaire a pu être organisée à l’ENSA de Versailles rassemblant penseur·euse·s et praticienne·s autour de ces enjeux, alors que l’ENSA de Saint-Etienne lance elle-même une réflexion avec laquelle des ponts sont établis.
Mobilisante car elle s’appuie sur le travail de 3 workshops affiliés qui joueront des rôles essentiels dans la création des tables rondes, que ce soit dans leur organisation concrète (SIP.23.1 - Accueillir le trouble), leur contenu (SIP.23.2 - Soyons clairs!) ou dans les moyens de la diffuser par la suite (SIP.23.3 - Revues étudiantes d'architecture). D’autres, que l’on peut qualifier de workshops complices, s’approprient explicitement cette notion de « trouble » pour l’explorer avec nous au travers de thématiques spécifiques que ce soit le slogan d’architecture (SIP.23.4 - Corps parlants) ou « l’intrusion » bienvenue du vivant dans les disciplines de l’aménagement (SIP.23.5 - Anticipating the city's future in an entangled world).

SIP.23.1 Accueillir le trouble

Workshop affilié Ecoles troubles
Enseignant.e.s facultaires: Sophie Dars, Philippe De Clerck

25 étudiant.e.s
Ce workshop se veut un compagnon direct du déroulement des trois évènements ponctuant la SIP (Chers grands-parents, Chère(s) école(s), Cher.es futur.es architect.es). Son intention est de conscientiser la multiplicité des enjeux liés à l’organisation spatiale et logistique de ce type d’évènements culturels, et comment ceux-ci peuvent faire l’objet de démarches explicites.
En cela les questions que nous aborderons seront très diverses, les réponses parfois simples parfois extrêmement délicates. Elles peuvent être articulées en trois familles:

1) Spatialisation: Comment une intelligence collective peut-elle prendre forme dans l’espace? Quels lieux y sont propices? Comment une rencontre peut-elle être rendue autre que frontale? Quels outils en terme d’espace, de mobilier, de mise en scène, d’activités, de présences, … contribuent à générer une ambiance (au sens complet du terme) de convivialité? Est-il possible de créer un moment convivial à grande échelle?

2) Interaction: Comment organise-t-on le déroulement d’un débat? Comment se donner le temps d’arriver au fond des choses, sans s’éterniser et épuiser les participant·e·s? Quels sont les rôles du modérateur ou de la modératrice?

3) Archivage: Comment prend-on fidèlement note des réflexions émises et peut-on en opérer une synthèse? Mais au-delà des informations, comment peut-on documenter leur contexte d’énonciation, c’est-à-dire toute l’épaisseur de l’expérience du moment partagé? Quels moyens nous le permettent, quels sont leurs avantages respectifs? Comment peut-on restituer des prises de parole d’ordre très différentes?

L’atelier fonctionnera donc comme une véritable équipe de production culturelle, ou ces questions seront abordées collégialement et les rôles distribués pour faire des chacune des soirées un évènement hospitalier à la réflexion partagée et à la parole libérée.

SIP.23.2 Soyons Clairs!

Workshop affilié Ecoles troubles
Enseignant.e.s facultaires: Fabien Dautrebande, Pierre Emans, Judith le Maire, Gregorio Carboni Maestri, Marc Mawet, Pedro Monteiro, Alain Simon

40 étudiant.e.s
La décroissance traverse bon nombre de domaines, de projets et de structures. L’université, elle, confirme sa stratégie de compétition. Dans un monde toujours plus concurrentiel, le gain de « parts de marché » est revendiqué. La sémantique n’est pas neutre. Le service public et sa mission régalienne d’éducation en sont lourdement impactés. En Belgique, à Bruxelles, à l’ULB, dans notre faculté. Le nombre d’étudiants flambe, le taux d’encadrement régresse, les conditions matérielles s’empirent. De nombreux enseignants remettent en question la légitimité de leur engagement et celle de l’institution qui les emploie. La crédibilité de notre faculté est affectée par cette situation.

Une première AG a rassemblé bon nombre d’énergies durant une semaine. Sans suite collective. Notre groupe se propose simplement de la réactiver pendant une semaine. A Donna Haraway, nous empruntons la logique d’un matérialisme situé. Notre travail sera celui de l’objectivation, de la quantification, de l’enquête stricte, sans idéologie, pour nourrir les thèmes qui sont ressortis de la précédente AG.

Plein de questions : Quel accroissement du nombre d’étudiants avec quel accroissement de l’encadrement, quelle répartition budgétaire enseignement/recherche, quels types d’enseignants (genre, racisation, origines sociales, les culturels, les académiques, les praticiens, les chevronnés, les néophytes, les précaires, les stabilisés), quels locaux, quel enseignement individuel/ collectif, quelle figure de l’enseignant, quel rapport au construit, quel taux de réussite, combien de praticiens classiques après 5 ans de vie professionnelle, quelles chances d’émancipation pour les étudiants etc .... ?
Et une question claire : On fait quoi en septembre et dans quel but ? Avec enthousiasme, pour que l’indifférence ne soit pas l’autre nom du fatalisme.

SIP.23.3 Revues étudiantes d'architecture

Workshop affilié Ecoles troubles
Enseignant.e.s facultaires: Carlo Menon

25 étudiant.e.s
Le workshop-séminaire insiste sur un médium particulier du discours en architecture : les « petites » revues d’étudiant·e·s.
Il vise à toucher avec main cette matière par des exemples concrets, historiques et contemporains (un bestiaire), ainsi qu’à entamer une recherche plus créative, spéculative et expérimentale sur une hypothétique revue à produire en quelques jours, dont les contenus seront fournis par les tables rondes de la SIP (entre autres).
Quels dispositifs éditoriaux adopter ? Espace physique, relationnel, papier, numérique, ou une combinaison de ceux-ci ? Comment engager la communauté facultaire, et au-delà ? Bulletin, pamphlet ou magazine ? Comment instaurer une certaine continuité malgré la rotation des étudiant·es ?

SIP.23.4 Corps parlants

Workshop complice Ecoles troubles
Enseignant.e.s facultaires: Ines Camacho-Santos, Maud De Rijck

20 étudiant.e.s
Comment communiquer les intentions d’un projet avec des expériences pédagogiques innovantes?
L’appui de disciplines externes à l’architecture permet de penser le projet autrement.
Nous proposons une démarche de production concrète telle que la sérigraphie de slogans d’architectes activistes sur T-shirt.
Les T-shirt deviennent alors supports de communication et se déplacent par les corps dans la ville.

SIP.23.5 Anticipating the city's future in an entangled world

Workshop complice Ecoles troubles
Enseignant.e.s facultaires: Nadia Casabella

40 étudiant.e.s
While cities are rightly regarded as a built and artificialized environment, which often seems far removed from nature, few cities escape the extreme conditions that nature imposes on them, whether they are dust storms in Dubai, snow in New York or floods in Paris. Nature is adapting in cities, taking advantage of what there is, and seeking new openings to reproduce. Cities, in turn, are changing natural systems and changing the biogeochemistry of habitats at a pace unseen over the last quarter-century.
If cities are not the opposite of nature but are entangled in nature, what to do with the centuries-old scission that defined cities as the artificial environment par excellence, expelling nature of them? By doing so, aren’t we reinforcing an incorrect, untenable configuration between humans and all the other inhabitants of the planet? And how to reverse this history of reckless relations with the living earth by both conceptualizing and designing our cities differently? How will the city of the future be like? And nature, will it still be conceptualized in opposition to the city? What will it then be of urban nature (as in the nature of the city and the nature in the city)? How will be live in it? With whom? Will architects still be around? What will their work be? And how to succeed a better city (or a place that won’t be a city proper any longer)? What we need to do now to get there? Shall we start right away?
For five days, we will collectively dream of futures that help us suturing the “great scission” between humans and the living earth, a legacy of modernity, at the root of the construction of cities since the dawn of time. This therefore implies reconceptualizing them beyond the human, “ecologyzing” us, i.e. making possible new modes of existence where the living earth will no longer be the “out there” without connection with us, but will make world with us, making the planet habitable.

SIP.23.6 Nuit des architectes

Coordination: Cercle des Architectes Réunis

60 étudiant.e.s
Le concept du workshop de la Nuit des Architectes est tel que chaque année une équipe d’une soixantaine de personnes motivées investissent, durant une semaine, un lieu désaffecté à Bruxelles. Les étudiant.e.s imaginent et réalisent par eux-mêmes les éléments, le mobilier et la décoration nécessaires à l’événement (scènes, bars, guichets, etc.) et ce, pour la plupart du temps, avec du matériel de récupération. Différentes formations aux outillages et assemblage de matériaux sont organisées durant la semaine. C’est ainsi l’occasion pour les étudiant.e.s d’expérimenter à travers la matière.
L'événement de la Nuit des Architectes qui clôture cette semaine de workshop permet alors de faire découvrir un patrimoine architectural oublié à la communauté ULBiste à travers les travaux des étudiant.e.s mais aussi, des artistes bruxellois.e.s comme DJ's, danseur.e.s, etc. Pour les étudiant.e.s, il s'agit d'apprendre à travailler en groupe, sur terrain, à la réalisation d'un objectif commun. Mais aussi, d'appréhender et d'expérimenter la matière, que nous voulons un maximum éco-responsable, pour ainsi pouvoir l'inclure dans leurs projets futurs.

SIP.23.7 Ici commence la mer

Enseignant.e.s facultaires: Carine Jacques, Jean-Marc Sterno

15 étudiant.e.s

En référence aux déambulations surréalistes,
aux dérives situationnistes, aux pistes chantées des aborigènes,
à la marche lente de Anne Teresa de Keersmaeker,
à la Danse des arpenteurs d’Anne Michèle Noiret, …


La marche pour démarche / Dialogue avec le paysage
Saisis par l’urgence du temps,
il nous faut marcher …

Franchir le seuil,
Quitter la place, la rue, le trottoir,
Aller à la forêt, à la campagne, là où le bruit des voitures se tait.
Marcher seul, ensemble, en silence.
Traverser, incorporer l’espace et le temps des chemins, du vent, de la terre …

Marcher d’ici à là.
Entrer en DIALOGUE AVEC LE PAYSAGE

Se préparer
Esquisser le dialogue
Franchir le seuil d’entrée
Arpenter/prendre la mesure du temps et de l’espace/dessiner
Dialoguer
Faire le récit, ce que le paysage me dit/choisir le moyen/exprimer/ créer ses outils/
Franchir le seuil d’entrée,
Dialogue
entre
le dedans et le dehors
le pas et le paysage

Franchir le seuil de sortie
Explorer la dramaturgie du paysage, son récit
être à l’écoute/
répondre par un acte, une parole, une expression,
un geste …
Entrer en dialogue

Plonger en soi,
Répondre/ franchir le seuil d’entrée/
nommer/
écrire/ glaner/ /danser/ construire/ tisser/ collectionner/ cartographier…

Transposer dedans l’échelle et le temps du dehors/
Concrétiser la marche.

Entrer en dialogue(s) avec le paysage.
De plains-pieds.


L’esquisse commune se déroulera toute la semaine sur le terrain à Court-Saint-Etienne.

SIP.23.8 Archéologies d'un fragment de ville

Enseignant.e.s facultaires: Roxane Enescu, Khristine Gillard

30 étudiant.e.s

Se saisissant des méthodes et des outils du cinéma, la résidence au centre culturel Tour à Plomb,immersion dans le quartier Jardin aux fleurs en bord de canal de Bruxelles, invite à une démarche de recherche collaborative au cœur de laquelle les étudiant·e·s et des habitant·e·s du quartier mèneront enquête-expérimentation ensemble. Ils et elles fabriqueront des "portraits-récits" à plusieurs voix, à partir de matériaux récoltés (filmés, sonores, textuels et autres), revisités et décortiqués collectivement, pour développer et partager des liens qui nous questionnent, des liens entre architectures et êtres vivants. Pour une exploration des lieux comme espaces à interpréter, à connaitre, à engager, à performer. Cette première étape de travail aboutira sur la restitution d'un objet cinématographique collectif à la Tour à Plomb et constituera dans un deuxième temps le matériau cinématographique pour réaliser un film choral sur ce quartier en pleine mutation.

SIP.23.9 Glyphe3

Enseignant.e.s facultaires: Myriem Saoud

30 étudiant.e.s

L'exercice propose de travailer les représentations canoniques d'architecture par le moyen du "glyphe". L'outil glyph drawing clubdéveloppé par Heikki Lotvonen, un designer finlandais, sera le moyen de production principal. 
L'exercice est divisé en quatre étapes: 

  • Analyse: Un plan de référence sera redessiné (et donc transformé) à l'aide de la librairie du glyph drawing club.
  • Composition: Chaque étudiant·e produit trois représentations canoniques en "glyphe"
  • Recomposition: Les trois représentation se lient pour former un espace tridimentionnel
  • Restitution: Les étudiant·e·s produisent une planche fnale reprenant leurs représentations et les enjeux de leurs compositions.

SIP.23.10 Treillis - Faire à grande échelle pour comprendre et partager

Enseignant.e.s facultaires: Denis Delpire, Denis Pools

26 étudiant.e.s

Le workshop a deux objectifs distincts avec une logique de continuité:

  • Restituer une situation pédagogique ludique dans laquelle l’étudiant est le médiateur du savoir, pour aborder et développer les notions d’inertie des poutres, et les poutres treillis. Cela se fera par des expérimentation physiques à grande échelle.
  • Réaliser des capsules vidéos publiquement accessibles (YouTube) pour transmettre ces expériences aux futur.e.s étudiant.e.s de BA2 et au grand public

SIP.23.11 L’architecture de la fête - L’harmonie des formes et des sens

Enseignant.e.s facultaires: Fanny Calmels

30 étudiant.e.s

Rousseau estime que pour donner naissance à une fête, il suffit de « Plantez au milieu d’une place un piquet couronné de fleurs ».
Les célébrations se développent dans un cadre architectural depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui (autel pour des sacrifices, temple pour vénérer les dieux, théâtres, boîtes de nuit, festivals…). De l’espace ouvert à l’espace clos, la fête bat son plein !
Un exercice revisitant cette thématique et son lien avec l’architecture sera au cœur de notre proposition pour cette semaine de workshop. A travers une série d’étude de références et de visite(s) de lieux festifs, nous proposerons aux étudiants d’observer comment des éléments architecturaux peuvent contribuer aux célébrations.
La maquette, dans sa dimension évocative, sera convoquée comme outil de représentation pour traduire un imaginaire qui mélange passé(s), présent(s) et futur(s) d’une expérience festive. Au programme visite de lieux et conférences d’acteurs, d'architectes et de scénographes.

SIP.23.12 Gradients d'humidité : construire ensemble

Enseignant.e.s facultaires: Andrea Aragone, Catalina Dobre

15 étudiant.e.s

Le workshop « Gradients d'humidité : construire ensemble » est une action d’engagement physique sur le terrain et de questionnement de la posture de l’architecte face aux enjeux du développement durable en milieu urbain, en particulier sur les espaces de l’eau, de la végétation et des traces humaines. Via la construction de plusieurs dispositifs d’eau, l'action constitue un test pour comprendre la valeur ajoutée de placer au centre de processus de conception les flux et la saisonnalité de l’eau de pluie. L'action expérimente le potentiel de la végétation et du sol à absorber et relâcher l’humidité dans le but de révéler que la conception de l’espace pris par l'eau de pluie est une négociation continue, basée sur l’incertitude, sur les bords poreux, et les changements incessants.
Pendant une semaine, les différents participants - les étudiants et chercheurs de la faculté, le collectif dallas, les habitants des logements sociaux, et les associations locaux - seront engagés dans la conception et la transformation physique d’un intérieur d’îlot de logements sociaux à Laeken en projets paysagers low-tech capables de valoriser les eaux pluviales et la végétation humide. Un véritable processus de co-design et de co-construction sera mis en place rythmé par des situations qui requerront un grand niveau d’adaptabilité de la part de l’architecte : tables de co-design, chantiers participatifs, conception de mobilier urbain et choix d’essences végétales. L’eau, par son impact sur les dynamiques humaines et humides, invitera à élargir les champs de l’architecture aux sciences sociales et naturelles tout en donnant l’opportunité d’expérimenter un urbanisme par le faire.

SIP.23.13 2032 - typologies d'un futur proche ou antérieur

Peachlab

20 étudiant.e.s

2032 est un exercice de fabrication d’architecture pour l’architecture, dans lequel l’étudiant est amené à développer un espace de fascination. Le projet invite les étudiants à réinterpréter ou développer de nouvelles typologies architecturales dans la ville de 2032. Ce futur proche ou antérieur apparaît comme une opportunité ou excuse et désamorce une projection d’une typologie qui n’a jamais existé. La proximité de l’an 2032 et la réflexion sur une typologie fantasmée, fictive ou future est un prétexte permettant de s’adresser aux problématiques et aux questions de la ville que nous connaissons aujourd’hui.

SIP.23.14 Quartier européen - Je t'aime moi non plus

Enseignant.e.s facultaires: Hubert Lionnez, Gil Honoré, Vincent Pierret, Wouter Van Acker

60 étudiant.e.s

« La beauté d’une ville » est toute relative : l’exposition homonyme organisée il y a un an au Pavillon de l’Arsenal cherchant à restituer les « controverses esthétiques et transition écologique à Paris » avait mobilisé grand nombre d’expertises et de points de vue. Outrepasser la complexité des choses et s’arrêter sur une question aussi simple que « qu’est-ce qui fait la beauté d’une ville ? », et chercher à y répondre de manière spontanée peut permettre de secouer les évidences.
Qu’en est-il pour Bruxelles ? A entendre certains experts et décideurs politiques, l’évidence pour Bruxelles passe par se « refaire une beauté » , tout au moins en ce qui concerne le quartier Européen qui « doit renforcer son attractivité pour conforter son statut européen ».
A l’occasion de la SIP 2023 – les ateliers RRR («Rethink, resettle, reconfigurate», ULiège - Lisa De Visscher, Mathias Elaerts, Benoit Vandenbulcke) et TRAME vous invitent à (re)découvrir le Quartier Européen et à en explorer « la beauté « de l’architecture de manière spontanée. Leur contribution à la SIP se veut un pas de côté de leurs travaux d’ateliers le temps d’une journée d’exploration commune de l’architecture du Quartier Européen.
Au coeur de cette exploration: une chasse aux images. 30 groupes mixtes ( genres et universités confondus ) de 4 étudiant.e.s vont arpenter le Quartier Européen dans une quête amoureuse de ses beautés. Pour ce faire, chaque groupe se verra attribué 5 des 75 « figures » proposées par Roland Barthes dans son ouvrage « Fragments d’un discours amoureux » :
S’abîmer/Absence/Adorable/Affirmation/Altération/Angoisse/Annulation/Ascèse/Atopos/Attente/Cacher/ Casés/Catastrophe/ Circonscrire/Cœur/ Comblement/Compassion/Comprendre/Conduite/Connivence/ Contacts/Contingences/Corps/Déclaration/Dédicace/Démons/Dépense/Déréalité/Drame/Ecorché/Ecrire/ Errance/Etreinte/Exil/Fâcheux/Fading/Fautes/Fête/Fou/Gêne/Gradiva/Habit/Identification/Image/Inconnaissable/Induction/Informateur/Insupportable/Issues/Jalousie/Je-t-aime/ Langueur/Lettre/Loquèle/Magie/ Monstrueux/Mutisme/Nuages/Nuit/Objets/Obscène/Pleurer/Potin/Pourquoi/Ravissement/Regretté/Retentissement/ Réveil/Seul/Souvenir/Suicide/Tel/Tendresse/Union/Vérité/Vouloir-Saisir/
Ces « figures » constituent des angles d’approche que les étudiants s’approprient pour leur exploration de l’architecture du quartier européen. Les images seront ensuite assemblées en un « tableau de chasse », qui sera à son tour discuté avec un panel d’expertes: différentes femmes architectes engagées , chacune à sa façon, dans la promotion de la qualité architecturale comme vecteur d’amélioration et d’embellissement de notre environnement. Elles ont investi des rôles alternatifs à celui de la figure classique de « l’architecte auteur de projet » et l’ont sorti d’une condition encore trop majoritairement masculine.
Enfin, le résultat de cette semaine de travail prendra la forme d’un atlas cartographique subjectif.