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AGRIVISIONS – Animal Farm
AGRIVISIONS – Animal Farm(s)
AGRIVISIONS se propose comme espace pédagogique et de « recherche-par-le-projet » dont le sujet principal sont les rapports entre enjeux de transition environnementale en agriculture et enjeux architecturaux.
L’approche pédagogique
L’atelier AGRIVISIONS est un dispositif d’enseignement dont les ambitions se débattent entre des injonctions contradictoires.
D’un côté, il est porté par le désir de penser la pratique de l’architecture à travers l’engagement social, la critique sociale et la conscience politique, s’inscrivant dans une généalogie idéale distincte de celles privilégiant par exemple l’expression individuelle ou l’innovation technologique à la fois comme moyens et objectifs de la création architecturale.
Ainsi, la fréquentation de problématiques environnementales et agricoles dans des contextes éminemment ruraux participe paradoxalement d’un « dépaysement » des étudiant·es par rapport à l’urbanocentrisme de leur formation, qui les invite à reconsidérer tant leur posture que leurs outils face à de multiples idées reçues concernant, notamment, nos habitudes alimentaires, le bien-être animal, les impacts socio-économico-environnementaux voire géopolitiques de l’agriculture, ou encore nos imaginaires paysagers. Ce faisant, l’atelier AGRIVISIONS participe de la mise en débat d’enjeux sociétaux, et possiblement à éveiller les consciences des citoyen·nes d’aujourd’hui et de demain face aux réalités concrètes et à la complexité de notre système social et productif.
D’un autre côté, l’atelier AGRIVISIONS reconnaît les limites intrinsèques à la « fiction pédagogique » proposée. Les solutions attendues et nécessaires aux problématiques réelles et concrètes abordées ne pourront que difficilement émerger à travers les seuls moyens de l’architecture. L’atelier poursuit dès lors principalement l’objectif pédagogique de susciter le développement, l’approfondissement, et la maîtrise des compétences disciplinaires des étudiant·es. L’atelier participe donc de l’effort propre à la formation en général qui consiste à cultiver auprès des étudiant·es l’imaginaire formel, culturel, artistique et architectural, le plaisir à manipuler des formes, la capacité de préfigurer des espaces habités et habitables, l’acquisition de méthodes d’analyse territoriale, paysagère, socio-économiques et de composition projectuelle.
En parallèle aux acquis d’apprentissage visés ci-dessus pour chaque étudiant·es pris·e individuellement, l’atelier se propose également comme un laboratoire « scientifique » dont l’assemblage des travaux collectifs et individuels esquisse la production de bribes de connaissance autour de deux questions spéculaires :
- « Que fait la transition environnementale au projet d’architecture » ?
- « Que ‘peut’ le projet d’architecture pour la transition environnementale » ?
La thématique de l’année : « Animal Farm »
Durant l’année académique 2025-26, l’atelier AGRIVISIONS s’attache à explorer la thématique plus spécifique du « travail animal » en agriculture, et ce dans trois périmètres privilégiés en Belgique, en collaboration avec des institutions et acteurs locaux actif·ves dans ces territoires. Les étudiant·es seront invité·es à entrer en friction avec l’un ou l’autre de ces trois terrains d’études, à questionner la manière dont le travail des animaux (bovins, ovins, équidés, suidés, léporidés, gallidés, cervidés, …) est extrait par les humains à des fins alimentaires, et à envisager des projets visant tantôt à réinventer tantôt à mettre en évidence les contradictions de ce rapport inter-spéciste.
Ce sujet amènera les étudiant·es à se questionner sur ce que les méthodes de production, leurs moyens techniques et objectifs socio-économiques impliquent en termes d’architecture, sur leurs impacts environnementaux et paysagers, ainsi que sur la manière dont les espaces et les matérialités de l’architecture peuvent influencer les questions de bien-être animal autant qu’humain, et donc la relation entre l’humain et l’animal.
Méthode d’enseignement
Au fil de l’année, les activités d’atelier s’articulent en différents dispositifs pédagogiques alternés et convergeant vers la production d’un projet d’architecture final.
Un travail collectif exploratoire mené en grands groupes et inspiré du Mur de l'Atelier d’André Breton, à la tradition du cabinet de curiosités (tel que celui de Sir John Soane), et de l'Atlas mnemosyne de Aby Warburg, vise à constituer un corpus partagé de connaissances et questionnements portant sur la problématique d’atelier et les terrains d’étude proposés.
Des visites de terrain ainsi que des interventions ponctuelles de la part des enseignants et d’éventuels invités, nourrissent le débat et précisent les attendus, participant de l’émulation de la dynamique d’atelier.
En parallèle, un travail individuel inspiré de la boîte surréaliste (Marcel Duchamp, Man Ray, André Breton) vise à développer une sorte de musée portatif nourri des obsessions, questionnements, répertoires formels et visuels de référence alimentés par le corpus collectif et orienté à la production du projet d’architecture.
Ponctuellement, des exercices intensifs individuels visent à stimuler l’acquisition de compétences disciplinaires spécifiques, notamment l’usage décomplexé des références et le détachement sentimental par rapport à l’acte du dessin et de l’esquisse.
Enfin, les étudiant·es s’organisent graduellement en petits groupes de travail afin de développer leur projet d’année, sous les conseils des enseignants. Les projets présenteront typiquement une dimension territoriale-paysagère, une attention à la maîtrise de l’espace ouvert, et une dimension bâtie évidente. Selon les orientations de chaque groupe et le niveau d’études des étudiant·es (Ba3, Ma1, Ma2), un niveau d’autonomie et des attentes diversifiées sont convenues avec les enseignants au fil de l’année.
Langue(s) de travail
La langue de travail de l’atelier est le français.
Une connaissance de niveau B1 (Cadre européen commun de référence pour les langues) de l’anglais, voire du néerlandais sont un atout.
Les étudiant·es Erasmus-IN sont les bienvenu·es et pourront être encadré·es en anglais.
Équipe enseignante :
- Axel Fisher (Q1+Q2), architecte, docteur en composition architecturale, chargé de cours
- Gregorio Carboni Maestri (Q1), architecte, docteur en composition architecturale, maître assistant en projet d’architecture
- Michele Tenzon (Q2), architecte, docteur en art de bâtir et urbanisme, assistant en projet d’architecture intérimaire
Lequeu, J.-J. (n.d.). L’étable à vache tournée au midi, est sur la fraîche prairie. Extract from Architecture civile [Illustration]. Bibliothèque nationale de France, Paris, France