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Portrait de Romane M'Bao, nominée du Prix Van Hove 2020.

Romane M'Bao, récemment diplômée de la Faculté d'architecture est une des nominées du Prix Van Hove 2020. Ce prix, dédié au fondateur de l’UPA est octroyé pour un projet d'architecture de fin d'études. Elle a accepté de répondre à une série de questions au sujet du projet qui lui a valu d'être nominée et que vous pouvez voir en détails sur la page de l'EXPO 2020

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Peux-tu nous résumer la proposition de projet nominée ?
Durant cette dernière année de Master, j’ai eu l’opportunité de développer un projet Off avec l’atelier « Terrains d’Architecture », en lien avec mon mémoire de fin d’études ainsi qu’avec l’option « Architecture, développement et patrimoine ». Le travail réalisé dans le cadre du mémoire s’est structuré autour d’une étude de terrain de près d’un mois dans une commune au sud de la ville de Kinshasa. L’idée était d’étudier la production d’habitat par les habitants dès l’indépendance du pays, dans une cité conçue et planifiée dans les années 50 par le pouvoir colonial belge. J’ai cherché à retranscrire les transformations effectuées par la population kinoise, afin de comprendre les relations existant entre espaces habités et pratiques habitantes. Par la suite, dans le cadre du projet, cette étude m’a permis de penser la réhabilitation d’une école primaire protestante au cœur du quartier, en concevant des logements destinés aux professeurs et dont la disposition s’inspire des stratégies et modes de vie observés. La réhabilitation du lieu prend également en compte de nombreux paramètres comme le coût, la disponibilité des matériaux sur le marché local, le climat, mais aussi l’importance de la mise en place d’une certaine autonomie financière.

Selon toi, quels facteurs t'ont valu d’être nominée pour le prix ?
La ville de Kinshasa est un territoire extrêmement complexe à bien des niveaux. En tant qu’architecte, toute la difficulté à travailler dans un contexte particulièrement sensible réside dans sa compréhension et nécessite de bien peser les actions à entreprendre. En m’appuyant sur cette analyse, j’ai cherché à rendre cette architecture attentive aux pratiques sociales étudiées et de faire en sorte que l’habitant puisse s’y identifier. Ce qui m’a menée à penser un projet réaliste et réalisable, dépourvu (selon moi) de tout superflu. Je dois également souligner que je porte toujours autant d’attention à la conception qu’à la représentation dans mon travail. Je pense que ma démarche était en accord avec les attentes du jury.

Comment vois-tu évoluer l’architecture, comme discipline et comme profession, dans les prochaines années ?
Je réalise enfin, après cinq ans d’études, que le lien entre architecture et sciences humaines est indissociable. L’émergence de pratiques plus participatives, ou co-constructives, constituerait certainement les bases de quelque chose de plus sain, plus pérenne et résolument plus humain. De toute évidence, comme les mentalités, la pratique de l’architecture évolue et ce notamment grâce à la pratique pédagogique qui intègre de plus en plus ces types d’approches. D’ailleurs, à ce sujet, l’article de Judith Lemaire de Romsée, du laboratoire CLARA, paru dans  "Architecture 68. Panorama international des renouveaux pédagogiques" (Debarre A. Maniaque C., Marantz E. Violeau J.-L. (Dir.), Mètis Presses, Genève, 2020)  traite de cette évolution que je considère comme essentielle.

Comment vois-tu le passage vers la « vie active » à la sortie des études? Quelle direction envisages-tu de prendre ?
J’imagine que je n’ai pas droit au joker pour cette question? Je ne vous cache pas que cette année, le passage vers la « vie active » est un peu placé sous le signe de l’incertitude. Ce que je souhaite cependant, c’est avant tout de pouvoir enrichir mes compétences en travaillant dans un bureau avec lequel je partage les mêmes valeurs. Et ça, ça serait déjà chouette !

Avant de nous quitter, as-tu des conseils à donner aux étudiant.e.s et futur.e.s jeunes diplômé.e.s ?
Le projet, les examens, les deadlines, les charrettes… peuvent être sources de stress et de fatigue. L’une des choses les plus importantes lorsqu’on se lance dans ces études, c’est de savoir travailler en équipe. Je pense sincèrement, que mon parcours n’aurait pas été le même sans entraide. Avec un peu de recul, je pense également qu’il est très important de toujours conserver une activité à côté qui permette de « décrocher » de temps à autre. Il est nécessaire de trouver le bon équilibre entre le travail et le reste, en sachant s’organiser (et anticiper), afin de ne nuire ni à notre santé mentale, ni à notre réussite scolaire.