1er et 2ème quadri

Thématique de l’atelier

La thématique de l’atelier porte sur l’architecture des métropoles. Tout élément urbain construit, fabriquer, immobile peut faire l’objet d’une étude en atelier. Ce sujet peut sembler abusivement large, mais nous pensons que c’est en investiguant cette complexité métropolitaine qu’apparaître l’intérêt de l’architecture. Des places, des ponts, des viaducs, des parcs, des gratte-ciel, des industries, des logements, des bureaux, des bidonvilles, des gares, des théâtres, des musées, des sous terrains, des métros, sont parmi le nombre infini d’éléments qui compose la ville. Nous essayons ici de travailler sur les relations que ces éléments entretiennent entre eux. C’est en étudiant l’étrangeté et la complexité des villes, que nous guidons les étudiants, vers la conception d’architectures urbaines hybrides, métissées, hétérogènes et énigmatiques.

La jonction des échelles

L’atelier propose d’aborder la fabrication urbaine par le biais de comparaisons entre la macro et la micro échelle. Joindre ces deux visions extrêmes de la ville est pour nous une manière d’aborder le large spectre qui sous tend les mécanismes des métropoles. Les investigations de l’atelier commencent donc à grande échelle, avec des confections de cartes et des découpes de territoires, pour ensuite se concentrer sur des projets plus petits qui doivent se mettre en résonnance avec leur contexte. Pour nous, la grande échelle et les microstructures urbaines sont interdépendantes et doivent pouvoir s’enrichir mutuellement. Si nous chercherons à comprendre les relations entre les micros et les macros structures c’est pour en dégager un souffle nouveau, déterminant, enthousiasment pour le projet d’architecture.

La recherche

L’atelier est un lieu de recherche par le projet. Nous avons mis en place des stratégies pédagogiques pour que cette recherche puisse commencer de la manière la plus libre possible afin de faire comprendre aux étudiants que la créativité des architectes doit pouvoir couvrir un spectre extrêmement large. Les choix du lieu, de la programmation, du type d’hybridité spatiale sont laissés à l’étudiant. Par contre, nous insistons sur l’obligation de résultat. Pour nous la recherche est utile si elle mène l’étudiant à une réponse, aussi subjective soit-elle. Nous accompagnons l’étudiant dans ses recherches et ses doutes, mais nous lui proposons de suivre un processus de conception pour tenter d’arriver à un résultat probant qui se cristallise par le projet d’architecture.

Le processus de conception

Pour encadrer la grande liberté qui est laissée volontairement aux étudiants, nous proposons de suivre une méthode de conception précise qui se décompose comme suit :
  • Les A5
Le premier exercice est un jeu. Il consiste à réaliser sur le thème du semestre, au minimum un dessin par jour en format A5. Cet exercice est un calendrier rétroactif qui garde la trace des mécanismes et du processus de conception. Il permet de révéler les aptitudes et les personnalités de chacun en matière de composition. C’est généralement dans ces A5 que nous trouvons ensemble, les concepts et les expressions graphiques qui guideront les projets.
 
  • L’analyse urbaine
Les élèves sont amenés à réaliser une analyse urbaine sur la métropole étudiée et un recueil des bâtiments remarquables. Ces recherches visent à récolter un maximum d’informations sur le contexte afin de le réinterpréter, le filtrer et le synthétiser. Ces recherches prennent la forme de documents graphiques appelés les MAPS. Deux A0, recto-verso, qui se replient sur elles même comme des cartes de ville. Ces documents sont à finaliser avant le workshop.
  • Un Workshop
L’atelier réalise chaque semestre un partenariat et un workshop avec une université étrangère. Cet échange permet aux étudiants de se confronter à d’autres modes de vie, d’autres manières d’envisager et de concevoir le territoire. Il permet de visiter des villes, dans un cadre d’étude universitaire et non touristique, ce qui est pour nous, demeure le meilleur moyen d’apprendre l’architecture.
  • Un lieu
Le lieu du projet est choisi par les étudiants à l’issu de l’analyse urbaine. Parfois le site est partagé par tous, parfois il est différent pour chacun. Ce choix est une question que les étudiants seront amenés à déterminer. Si il est rarement offert aux architectes de choisir le lieu dans lequel ils agissent, il est important de responsabiliser les étudiants face au site du projet. Choisir un lieu, c’est une première manière d’être amené à le comprendre, à en prendre conscience.
  • Une programmation
L’une des missions spécifiques de l’architecte est d’agir en sorte que des objets singuliers contribuent à augmenter la qualité de nos cadres de vie. Apporter des solutions pragmatiques et intelligentes aux problèmes liés à l’aménagement du territoire dans le but d’obtenir des impacts bénéfiques pour les usagers. A cet effet, l’étudiant est appelé à imaginer une programmation. Cette question sur la destination de l’ouvrage induit également une réflexion sur les usages, les fonctions et l’inscription du projet dans le territoire. Un lieu urbain de qualité doit être favorable aux activités humaines et correspondre à un besoin. La mise en place d’une programmation est déterminante pour l’avenir d’un site. C’est l’écriture d’un scénario prémonitoire. Au sein de l’atelier sont ainsi menées diverses expérimentations de programmations, dont le contraste et la comparaison augmentent la richesse de la réflexion.
  • Une fiction
Pour choisir sa programmation, l’étudiant est invité à imaginer un scénario ou une fiction. Ce stratagème permet de greffer au contexte urbain, parfois extrêmement violent, une nouvelle réalité décomplexée. Le domaine de la littérature est ici souvent invoqué.
  • Un projet d’architecture
Le projet d’architecture est au centre de nos préoccupations et constitue la conclusion de nos observations. L’une des interrogations principale de l’atelier porte sur la notion d’espace hybride. La métropole est par définition hétérogène. Ce phénomène découle en partie des différentes manières d’envisager l’utilisation et la fabrication du territoire. Les bâtiments, les infrastructures et les aménagements urbains sont souvent envisagés en vase clos, en secteurs autonomes et détachés. Malgré cette autonomie imposée par une complexité et une spécialisation grandissante, ces différents champs demeurent indissociables et interdépendants. Nous pensons que le rôle de l’architecte est, à travers le projet,  de comprendre les relations et l’interdépendance qu’entretiennent ces différents secteurs, afin de créer des liens qui les articulent. Des lieux hybrides et ouverts, adaptés à la complexité et aux enjeux urbains contemporains. L’hétérogénéité, qui pour certain, est la cause de l’aspect chaotique de nos villes, est pour nous un postulat contemporain de base, à prendre comme un catalyseur pour la conception architecturale.

Synergie de l’atelier

Se sont les étudiants qui déterminent la qualité et l’intelligence de l’atelier. Nous avons donc développé une pédagogie à symétrie variable, où les étudiants sont amenés à prendre un grand nombre de décisions sur l’évolution du savoir et des acquis de l’atelier. L’atelier valorise l’autogestion et tend à responsabiliser les étudiants tout au long du semestre face aux différents choix qui se présentent à eux. Les différentes directions que prend l’atelier sont souvent soumises au vote.

L’atelier doit pouvoir offrir différentes opportunités de réflexions. C’est en comparant ces différents angles d’approches que l’organisation verticale de l’atelier prend son sens. Si le travail peut-être individuel il est pour nous essentiel que les étudiants présentent leur projet à l’ensemble de l’atelier. Notre pédagogie tend à privilégier la présentation hebdomadaire, de tous les projets de l’atelier à l’ensemble des étudiants.

L’atelier commence par travailler de manière collégiale, formant une seule et même équipe afin de favoriser les échanges. Une division en sous groupe en fonction du nombre d’inscrits et de l’échelle de l’exercice est ensuite effectuée, pour aboutir à la fin sur un travail individuel pour les MA2 ou en binôme pour les BA3 & MA1. L’étudiant doit faire preuve d’une capacité à s’intégrer dans un groupe de travail tout en arrivant à fournir une réponse individuelle pertinente. 

Les relations internationales

L’atelier a été amené ces dernières années à promouvoir les échanges internationaux facultaires de l’ULB. Ainsi de nombreuses villes, telle que New Delhi, Rio de Janeiro, Shanghai, Hong Kong, Tokyo, Sarajevo ou encore Casablanca ont déjà fait l’objet d’échanges universitaires avec notre Faculté et des d’études précises ainsi que des projets d’architectures ont été développés dans chacune d’entre elles.

Objectifs du cours

Les objectifs de l’atelier sont multiples.  Le premier est d’étudier les phénomènes de fabrications urbaines. Le deuxième est d’apprendre à développer une méthode de conception par le projet qui s’appuie sur l’étude d’un contexte et sur les outils de l’architecte. (Maquette, texte, Dessins, graphisme etc…) L’étudiant doit se familiariser, et apprendre à utiliser les outils qui servent à la fabrication de l’architecture, pour détecter les éventuels dysfonctionnements urbains et savoir les reconfigurer de manière qualitative.

Compétences visées

Les compétences visées sont d’abord la créativité, la motivation et l’enthousiasme face à une question d’architecture. Ensuite vient l’esprit de synthèse, le développement d’un style d’expression graphique de qualité, la capacité à expliquer un processus de conception et le développement d’une cohérence entre la grande et la petite échelle urbaine.

Critères d’évaluation
  • Qualités des travaux pratiques.
  • Capacité à croiser différentes disciplines artistiques et différentes techniques
  • La présence aux séances d’atelier, aux visites et aux voyages.
  • L’atelier est un atelier vertical. Les étudiants des différentes années sont donc mélangés et travaillent les uns avec les autres. Le seul moment où la différence est prise en considération est au moment des évaluations.
  • La maîtrise de l'anglais est indispensable dans le cadre de nos échanges internationaux.
Mis à jour le 11 septembre 2019